On le sait, dans beaucoup d’escape games, le taux de réussite est une donnée importante, affichée, voire qui fait figure d’argument pour choisir sa salle. Pour les novices, plus le taux de réussite est haut, plus l’aventure a de chances de se solder par un succès. A l’inverse, pour les joueurs ayant l’esprit de compétition, plus le taux de réussite est bas, plus la salle va être attirante, et plus décrocher le sacro saint record de salle aura de la valeur.
Mais qu’en est-il des salles narratives, dans lesquelles l’histoire et l’immersion priment sur la difficulté de jeu ?
Chez Artimus escape game à Paris, nous avons fait le choix de ne pas calculer ce taux précisément. En effet, pour des équipes éprouvant des difficultés à finir la salle mais s’étant plongées dans l’histoire, cela nous permet de les aider un peu plus à voir la fin et donc à bénéficier d’une expérience complète.
Évidemment, pour les joueurs plus compétitifs, qui souhaitent s’en sortir par leurs propres moyens, nous retenons au contraire les indices, ce qui nous permet tout simplement d’ajuster le niveau de difficulté de nos salles en fonction des joueurs.
Peut-être est-ce là que se trouve l’équilibre : proposer une expérience de jeu qui s’adapte aux envies des joueurs, ce qui est tout-à-fait possible si la chose est pensée en amont dans le développement des outils.
La musique dans les escape games
Voilà un sujet sensible. Proposer un fond sonore dans une salle d’escape game suppose de trouver un savant dosage : s’il n’y a pas de musique, les joueurs peuvent trouver un vide durant le jeu, et l’immersion s’en trouve amoindrie. Mais mettre trop de musique nuit à la concentration, notamment si cette musique se répète sur une boucle trop courte. La musique idéale serait celle que l’on remarque lorsqu’il y a un changement (un silence par exemple, ou une accélération du rythme) mais qui se fait oublier dès lors que l’on est concentré. Et paradoxalement, si un joueur n’a pas remarqué qu’il y avait de la musique dans la salle, mais n’a pas non plus noté une absence de musique, alors c’est une réussite.
La compétition en Escape Game
Beaucoup de joueurs, notamment entre collègues ou entre amis, auront déjà voulu tenter l’expérience : démarrer une salle en même temps (qu’il s’agisse de la même aventure ou non d’ailleurs), et jouer à qui sortirait en premier, avec souvent l’addition du dîner à la clé. Cependant, de par la nature du jeu, un Escape Game n’est pas toujours juste et impartial : comment déterminer la meilleure équipe, s’il suffit de demander un indice, ou de laisser le Game Master prendre le relai sur les sections les plus difficiles ?
Les marathons et championnats d’Escape Game nous donnent la réponse : en mettant une valeur de temps sur les indices ! En effet, lorsqu’un indice se paye en temps de jeu sur le chrono final (entre 1 et 5 minutes), il devient dès lors moins rentable, voire carrément impensable, de demander un indice dès que l’on bloque. L’indice devient alors une ressource importante, à ne dépenser que sur les points clés de la salle, et renforce l’aspect compétitif du jeu : bien gérer son temps, et connaître parfaitement ses qualités mais aussi ses limites en tant qu’équipe pour triompher avec le meilleur temps possible.